L’île de La Réunion regroupe dix espèces de gibiers à plumes, dont l’écologie et la biologie sont peu connues. La Fédération Départementale des Chasseurs de La Réunion a donc décidé de mettre en place une étude sur certaines de ces espèces (Caille rouge, Caille des blés, Caille peinte de chine, Faisan) afin de déterminer leurs densités de population et leur abondance à La Réunion.
Cette étude a été réalisée à l’aide de onze chasseurs bénévoles, qui ont été formés et qui ont effectué les comptages, permettant à ce projet de s’ancrer dans les sciences participatives. Nous avons également travaillé en collaboration avec la Société d’Etudes Ornithologiques de La Réunion (SEOR) et son programme d’étude sur « l’Avifaune Terrestre Nicheuse de la Réunion » (FEDER ATeN RUN). Le rôle de la SEOR était de réaliser des comptages mensuels sur douze itinéraires répartis dans tous les milieux naturels de l’île. Le rôle des bénévoles était de réaliser des comptages ponctuels sur ces itinéraires, appelés points d’écoute, avec utilisation de la repasse (diffusion des vocalisations de l’espèce pour provoquer une réponse comportementale et augmenter le nombre d’observations).
L’analyse des données a été effectuée de manière à prendre compte la probabilité de détection incertaine des individus, c’est-à-dire la probabilité qu’un individu soit présent mais qu’il ne chante pas lors de l’écoute. Au total, 44 points d’écoute ont été échantillonnés trois fois par les bénévoles au mois d’octobre 2021, pour un total de plus de 24 heures d’écoute. Nous avons obtenu 95 contacts, majoritairement sur les Cailles des blés et les Cailles peintes. L’analyse des données a montré que la Caille des blés avait une probabilité de détection d’environ 75 % au lever du soleil et que cette dernière diminuait à mesure qu’on s’en éloignait. La densité estimée était de 10,3 ± 13,3 individus mâles / km², soit plus de 9000 individus à La Réunion. La Caille peinte avait quant à elle une probabilité de détection stable, d’environ 14 %, et la densité estimée était de 7,1 ± 1,7 individus chanteurs / km², soit près de 2000 individus. Les résultats n’ont pas pu être analysés pour les Cailles rouges et les Faisans, pour lesquels nous n’avons pas obtenu assez de contacts.
Le rapport est disponible en pièce jointe.
Nous souhaitons relancer l’étude en 2022 / 2023 sur les itinéraires où la présence des quatre espèces est avérée et sur de nouveaux itinéraires. Cela permettrait la détermination des probabilités de détection pour les deux espèces manquantes, et la mise en place des modèles plus complexes prenant en compte les surface des milieux naturels.
